Je me suis rendue à cette formation suite à l’invitation envoyée à la Randallaz. Une partie théorique en salle suivie d’une sortie dans la Mandallaz (à partir du nouveau parking du chemin de la Mandallaz après la rte de Bovagne).Je vous en fait un petit compte rendu
Cette formation était proposée par
- le CNPF (centre national de la propriété forestière)
- l’UPF (l’union des forestiers privés)
- l’association forestière de la Mandallaz(ASLGF)
- La CCFU
Le but est de former les propriétaires forestiers mais aussi tous les « utilisateurs « de la forêt pour les sensibiliser au respect de celle-ci et leur expliquer le pourquoi et comment de la gestion forestière. La Mandallaz est de plus en plus fréquentée, des projets d’aménagement sont en cours (meilleure signalétique) mais pas d accro branches en vue
Il est rappelé (mais ça nous le savons !) que la forêt, publique ou privée appartient toujours à quelqu’un. Nous y avons le libre accès mais à condition de respecter des règles (éviter de sortir des chemins …et nos arrêts techniques alors ? …,cueillette des champignons juste pour consommation personnelle, pas de cueillette de fruits, la loi interdit toujours de ramasser du houx par exemple. Bonne cohabitation entre cycliste et piétons.
Respecter les chemins balisés. Certains sont interdits aux vélos (tête de la Mandallaz par ex)
Tolérer le bruit des tronçonneuses et rabatteuses. Nous déplorons souvent les ornières sur les chemins forestiers mais ils sont dans leur droit.
L’ONF gère la forêt publique tandis que le CNPF gère la forêt privée.
Le CNPF a pour but de regrouper les propriétaires forestiers pour les former et les accompagner dans la mise en place d’une gestion durable.
En France 75% de la forêt est privée, en haute Savoie 60%.
65% de la forêt Hte savoyarde est inaccessible (forte pente)
La Mandallaz :
Le plan cadastral affiche un découpage en petites parcelles découpées en longueur dans le sens de la pente. La Mandallaz c’est 750 Hectares et 860 propriétaires .Elle s’étend sur les communes de Sillingy, la balme, Pringy (grand Annecy), Choisy, Cuvat et un peu Allonzier. En moyenne 1,5h par propriétaire (on parle de foret à partir de 0,5 h donc 5000 m2).
Une bonne nouvelle : la forêt gagne du terrain en France (notamment dans le massif central et la pointe bretonne) :0,7hpar an. (8,5 m d h en 1850 16,5 en 2019).Elle représente.31% du territoire métropolitain mais la liste des conséquences du changement climatique s’allonge : parasites, insectes, sècheresse, incendies…
Incendie : pas de plan d’action pour le risque incendiaire en Savoie, Hte savoie.
Difficultés rencontrées : manque d’accessibilité, l’impossibilité de faire des bandes pare feu (parcelles trop petites).Il serait nécessaire de créer des chemins d’accès
Le débroussaillage et la diversification des espèces sont recommandés.
Le bois mort laissé sur place est bénéfique à la biodiversité, les insectes, oiseaux s’y refugient.
Il garde la fraicheur et favorise la formation de mycélium mais inconvénient : il augmente le risque incendie.
Objectifs d’une bonne gestion forestière :
Sectionner les espèces résistances, s’adapter au réchauffement climatique.
Faire des éclaircies, sélectionner les plus beaux arbres et abattre les autres (si trop serres la trame ne se développe plus et l’arbre est fragilisé(. L’arbre pousse d’abord en hauteur puis développe son houppier. Le tronc s’accroit ensuite de l’intérieur (duramen) vers l’extérieur. La partie vivante de l’arbre se situe entre la dernière couche de tissus ligneux et le l’écorce, là ou circule la sève.
En cas d’attaque de scolytes (typographe pour l’épicéa) il est impératif d’abattre l’arbre et au moins les 10 arbres autour. Ce sont des parasites volants ils se déplacent rapidement. Le bois attaqué sont déclassés par les scieurs. Une détection précoce (sciure sur le tronc et au pied de l’arbre) puis changement de couleur des aiguilles qui virent au brun, l’écorce se décolle, en 3 semaines les dégâts sont faits.
Pour assurer la pérennité de la forêt, il est nécessaire d’envisager le remplacement des épicéas par des peuplements plus mélangés qui auront une plus forte résistance aux maladies, aux parasites et au donc au dérèglement climatique (Chêne sessile, cèdre de l’Atlas)
Prédateurs, les pics ne peuvent tout éliminer ! On utilise aussi le piégeage aux phéromones
Il est préconiser de couper l’arbre, écorcer et broyer sur place et parfois faire une coupe rase.
Si on abat plus de 5000m2, il y a obligation de demander une autorisation à la DDT (direction départementale du territoire).
Les scolytes hibernent l’hiver sous l’écorce et sont détruites par le froid mais le réchauffement leur est profitable !
Une des fonctions du CNPF est de dresser une liste des zones à reboiser et de la proposer aux entreprises qui doivent faire une compensation carbone (par ex quand Vinci construit une autoroute ou quand une entreprise construit un bâtiment.
En résumé : formation intéressante, riche par la diversité d’origine des participants (propriétaires forestiers, jeune en formation, amoureux de la forêt).
Marie Gautreau